Observatoire de la Dynamique Côtière de Guyane

EUCC-France (European Union for Coastal Conservation) a décidé de compléter son tour des littoraux d’outre-mer en consacrant sa 33ème édition à la Guyane : ” Le littoral guyanais sous influence amazonienne. Etat des connaissances et stratégies de gestion. ” Du 11 au 16 mars derniers, les ateliers ont réuni des acteurs guyanais, ultra-marins et métropolitains autour des enjeux d’aménagement, de développement et de conservation des littoraux de Guyane. Des acteurs institutionnels, gestionnaires, élus, scientifiques ont pu s’exprimer tout au long de la semaine sur ces problématiques. L’ODyC vous propose un retour quotidien sur ces ateliers.

Centre IRD, Montabo, Cayenne

1) 

Le littoral sous influence de l’Amazone, contexte général (Edward Anthony, GDR LiGA, CNRS)

” Le littoral guyanais fait partie de la plus longue côte vaseuse au monde (1500 km), alimentée par l’immense charge en sédiments fins provenant du “monstre” qu’est l’Amazone (800 Mt/an). Environ 20% de ces sédiments migrent de l’embouchure de l’Amazone vers celle de l’Orénoque sous la forme de bancs de vase successifs. Ces bancs de vase sont séparés par des zones “inter-banc” mobiles dans le temps. Cette migration d’est en ouest induit dans l’espace et dans le temps de fortes variations (jusqu’à – 200 m de mangrove en zone d’inter-banc) le long de la côte qui ont des répercussions sur l’écologie de l’ensemble des pays de cette région et les services que ces écosystèmes procurent aux sociétés humaines ” (Edward Anthony). 

Les deux écosystèmes majeurs du littoral guyanais sont la mangrove (environ 52 000 ha), l’une des plus importantes au monde en termes de superficie, et les plages sableuses qui, rares sur ce littoral essentiellement vaseux, représentent des sites privilégiés d’implantation humaine et d’activité balnéaire (Cayenne, Kourou, Macouria, Awala-Yalimapo). La télédétection et la photogrammétrie sont des outils primordiaux pour l’étude de ces écosystèmes.

Plus d’informations sur la dynamique côtière de Guyane ici.

2)

Quel système d’acteurs sur le littoral guyanais ? Regards croisés métropole / Guyane (Valérie Morel, GDR LiGA, CNRS)

” En Guyane, les acteurs forestiers ont longtemps été prépondérants dans la gestion du territoire. Depuis les deux dernières décennies, les enjeux maritimes et littoraux se diversifient, impliquant une complexité du jeu d’acteurs. Les dynamiques naturelles et les projets envisagés et réalisés produisent des effets sur les organisations d’acteurs et vice-versa, la dynamique des uns et des autres impliquant un projet fondé sur un enchevêtrement de relations et une mise en réseau des acteurs ” (Valérie Morel).

Aujourd’hui, gérer le littoral ne s’inscrit pas forcément dans un rapport de force conflictuel, mais le plus souvent dans un rapport de force constructif au sein duquel de plus en plus d’acteurs ont la capacité de s’exprimer. Construire le territoire, c’est permettre l’appropriation de ce territoire par un consensus d’acteurs. Les démarches participatives et collectives, comme la création de la plate-forme de travail commune qu’est l’ODyC, prennent ici tout leur sens.

Dans le contexte particulier qu’est celui du littoral guyanais extrêmement mobile, et face aux enjeux fonciers et démographiques actuels, quels modes de gestion sont envisageables (porteur de projet unique, communauté d’acteurs…) ? C’est une des questions à laquelle les participants de l’EUCC ont tenté de répondre au cours de la semaine.

3)

Présentation du GDR LiGA (Antoine Gardel, GDR LiGA, CNRS)

C’est en 2012, à l’initiative du groupement scientifique IRISTA, que le CNRS a décidé de s’investir dans deux projets-cadres autour de l’étude du milieu marin : la Pépinière Interdisciplinaire de Guyane (PIG) et la mise en place du groupement de recherche LiGA, ou Littoral de Guyane sous influence amazonienne.

La deuxième phase du GDR LiGA 2018-2022 est dirigée par Antoine Gardel, géomorphologue, maître de conférence universitaire en délégation au CNRS Guyane et Emma Michaud, écologue/biogéochimiste, chargée de recherche au laboratoire LEMAR à Brest. Il réunit 28 unités de recherches et une centaine de chercheurs autour de six axes de recherche :

4)

Présentation de l’Observatoire de la Dynamique Côtière de Guyane (Morgane Mallet-Baucor, DEAL/FLAG/Unité Littoral)

Présentation de l’ODyC ici et ici.

5)

Les risques littoraux en Guyane (Aurélie LOTTE et Nicaise RENEE, DEAL/REMD/Unité Risques naturels)

L’unité Energie et Risques Naturels met en œuvre les missions de la DEAL concernant la prévention des risques naturels (mouvement de terrain, érosion du littoral, submersion marine et inondation), l’inspection des barrages, l’instruction des demandes d’autorisation relatives au réseau de transport d’électricité ainsi que le suivi des stocks stratégiques d’hydrocarbures.

Les actions liées au littoral guyanais portent aussi bien sur la préparation des documents de diffusion de la connaissance que la prise en compte du financement (fonds de prévention des risques naturels majeur FPRNM dit “fonds Barnier”) et l’information préventive auprès de la population et des acteurs du territoire. Ces actions sont notamment inscrites dans la Stratégie Locale de Gestion du Risque d’Inondation (SLGRI) de 2017.

Les Plans de Prévention des Risques (PPR) et leur état d’avancement par commune sont consultables ici.