Au total, 3 profils permettent de suivre le littoral au niveau du village d’Awala-Yalimapo.
La plage d’Awala-Yalimapo (anciennement plage des Hattes) est située sur la commune d’Awala-Yalimapo, village amérindien regroupant la communauté des Kali’na. Ce lieu concentre de forts enjeux environnementaux, patrimoniaux et touristiques. La plage est un site de nidification majeur pour deux espèces de tortues marines sur les sept recensées à travers le monde : la Tortue luth et la Tortue verte. Afin de préserver sa faune et sa flore, la Réserve de l’Amana, a été créée à l’est, sur une partie du territoire de la commune.
La plage d’Awala-Yalimapo est orientée est-ouest. Longue d’environ 2 km, elle s’étend de la pointe Vigie à l’ouest, jusqu’à l’auberge de jeunesse « Village de Simili » à l’est. Elle est une des rares plages estuariennes de Guyane localisée au niveau de l’embouchure du Maroni. Ce fleuve, situé à l’extrémité ouest de la Guyane, matérialise la frontière avec le Suriname.
D’après les analyses des données cartographiques anciennes, il semblerait qu’aucun banc de vase n’ait colonisé l’ensemble de la plage par le passé. Le fleuve par son débit joue le rôle de « chasse hydraulique », remettant l’ensemble des sédiments en suspension et les transportant vers le large. De plus, à l’autre extrémité de la plage proche de la pointe Vigie, un banc de sable intertidal partant de la plage vers le large fluctue sous l’action du flot et du jusant. L’évolution géomorphologique dépend donc de plusieurs facteurs : le fleuve Maroni, les houles, la marée et la présence du banc de vase
En 2017, la plage est en phase d’envasement. En 2016, la mangrove s’est développée et le banc de vase a continué à se déplacer vers l’ouest. Ceci se traduit par une accrétion et avancée du trait de côte.
Proche de l’estuaire du Maroni, le phénomène se traduit par une forte variabilité du stock sédimentaire et du trait de côte. Ces évolutions sédimentaires se sont principalement déroulées au cours de la saison des pluies.
Dictée par ces différents facteurs, l’évolution morphologique de la zone est hétérogène.
La zone d’étude suivie par l’Observatoire de la Dynamique Côtière de Guyane dans le secteur d’Awala-Yalimapo s’étend du village de Simili à l’est jusqu’à la pointe des Hattes à l’ouest. Longue d’environ 2,50 km, cette plage est faiblement urbanisée. Son fonctionnement encore peu connu, fait l’objet de nombreux programme de recherche. Trois profils topo-bathymétriques permettent le suivi de ce secteur.
L’évolution de la position du trait de côte entre 2016 et 2017 montre une différence entre la partie est de la plage où une vasière est installée et la partie ouest subissant les effets de l’estuaire du Maroni.
À l’Est, le dépôt de la vase engendre une légère accrétion du profil topo-bathymétrique. Au centre de la zone d’étude, le recul du trait de côte s’est accompagné d’un abaissement du haut de plage.
En 2018 la situation est plutôt stabilisé sur les parties Ouest et bourg. Des avancées rapides du trait de côte sont constatées à l’Est avec l’installation du banc de vase.
La zone d’étude suivie par l’Observatoire de la Dynamique Côtière de Guyane dans le secteur d’Awala-Yalimapo s’étend du village de Simili à l’est jusqu’à la pointe des Hattes à l’ouest. Longue d’environ 2,50 km, cette plage est faiblement urbanisée. Son fonctionnement encore peu connu, fait l’objet de nombreux programme de recherche. Trois profils topo-bathymétriques permettent le suivi de ce secteur.
Entre 2017 et 2018 les évolutions du trait de côte montre une alternance entre zones érosives et zones en accrétion. Le secteur Ouest de la plage voit son trait de côte évoluer ou reculer de quelques mètres. La plage au niveau du bourg subit une érosion faible. Le secteur Ouest est en pleine phase d’accrétion avec un trait de côte progressant parfois de plus de 10 mètres.
En 2019 des reculs très importants sont constatés sur le secteur du bourg. De fortes avancées du trait de côte ont lieu à l’Est. Dans l’ensemble toute la plage connaît une période érosive.
En 2019, hormis sur le secteur Est, le trait de côte de la plage d’Awala-Yalimapo recule. En effet, le secteur Est, présente une avancée de la position de son trait de côte de l’ordre de 30m, qui se traduit par le développement de la végétation ainsi qu’une avancée de la berme.
Sur la même période, les secteurs au centre et à l’Ouest enregistrent un recul de la position du trait de côte : respectivement -20 m face aux carbets communaux et -10 m au niveau de la pointe Vigie.
Le profil A3, situé à l’Ouest de la plage d’Awala-Yalimapo, recoupe le banc de sable intertidal et fluctue entre accrétion et érosion en fonction du flot, du jusant et du débit du Maroni. La partie aérienne du secteur a enregistré une accrétion entre octobre 2018 et avril 2019, puis une érosion entre avril et novembre 2019. Le profil topographique est donc resté stable sur l’année.
En revanche, le profil A2, situé au centre du secteur d’étude, enregistre une évolution inverse à celui de A3. Entre octobre 2018 et avril 2019, l’estran du profil connait un abaissement d’environ -90 cm (érosion). Entre avril et novembre 2019 le profil reprend sa position d’octobre 2018 (accrétion). Le proche côtier du secteur s’engraisse, entre octobre 2018 et novembre 2019, traduisant un envasement/ensablement sur l’ensemble du profil avec des valeurs allant de +60 cm au large à +20 cm dans la partie proximale .
L’évolution de la partie est du site au niveau du profil A1 est caractérisée par une progression importante de la mangrove. Ce développement massif de végétation a restreint la zone d’acquisition topographique et bathymétrique sur l’année 2019 et donc les observations. En 2019, la partie la plus au large du profil bathymétrique demeure stable montrant ainsi la fixation du banc de vase.
La plage d’Awala-Yalimapo a connu plusieurs phénomènes d’érosion et de submersion marines au cours de l’année 2019. Les plus importants ont contraint la mairie a déclenché une expertise dans le cadre de la tranche conditionnelle de l’observatoire. C’est le cas pour les coups de mer de fin février/début mars 2019 et ceux d’octobre 2019. Ces deux épisodes résultent de houles cycloniques d’une hauteur significative au large d’environ 2,5 m, de direction nord, avec une forte période, (15 s en octobre et 13 s en mars). Leur arrivée sur la côte a entraîné des phénomènes de submersion par paquets de mer, jusqu’à 80 m dans les terres (notamment ceux d’octobre 2019) inondant la route et engendrant des dégâts sur le système électrique communal . D’un point de vue morphologique suite au coup de mer d’octobre, le trait de côte a reculé d’environ 20 m sur le secteur central.
Suite à de nouveaux phénomènes de submersion marine en novembre 2019, un levé drone photogrammétrique a été réalisé sur la plage d’Awala-Yalimapo. Grâce aux orthophotographies produites il a été possible de cartographier de façon continue les différentes laisses de mer. La comparaison des données topographiques restituées avec celles du levé photogrammétrique d’octobre 2018 réalisé dans le cadre de la thèse de M. Jolivet (Jolivet en prep), a permis de calculer un bilan volumique du haut de l’estran sur l’année 2018.
L’analyse du différentiel altimétrique des deux MNT permet de quantifier une inversion de la dérive littorale. Ainsi, le secteur Est est en accrétion (+1,5 m) et la partie centrale de la plage, non protégée par le banc de vase, est au contraire en érosion (-1,3 m) sur la partie haute de l’estran. Sur la partie Ouest du secteur, le déplacement spatial de 80 m vers l’ouest de la base du banc sableux intertidal est responsable d’une accrétion au droit de ce dernier et d’une érosion au droit de sa position antérieure.
D’un point de vue volumétrique, le bilan à l’échelle de la plage montre une érosion généralisée d’environ 4 200 m3 (+/- 161 m3) entre octobre 2018 et novembre 2019. Cette perte de sédiment se concentre essentiellement au droit du bourg. Les deux extrémités de la plage sont en accrétion : l’une alimentée par l’apport en sédiment du fleuve Maroni à l’ouest et l’autre alimentée par l’inversion de la dérive littorale à l’est au front du banc de vase.
En 2020 les dynamiques se poursuivent avec un secteur bourg toujours en érosion, un secteur Est encore en accrétion et un secteur Ouest connaissant une légère avancée de son trait de côte.
En 2020, la plage d’Awala-Yalimapo connaît une érosion généralisée au niveau du bourg. Les reculs sont moins importants que ceux de l’année précédente mais plusieurs d’entre eux dépasse les 15 mètres sur certains points. Tout à l’Ouest de la plage le secteur connaît une avancée de son trait de côte. Sur l’extrémité Est, le passage d’un banc de vase et sa colonisation font que le trait de côte avance en direction du Nord et gagne plus de 15 mètres.
En 2021 les dynamiques des années précédentes se perpétue. Le trait de côte s’érode toujours rapidement au niveau du bourg et le trait de côte gagne toujours plus de terrain en direction du Nord à l’Est de la plage.
En 2021 la situation est peu différente de la précédente. On retrouve le trait de côte qui recule de 20 mètres sur certains endroits au niveau du bourg. Les extrémités sont en accrétion et notamment la partie Est, envasée, qui fait que le trait de côte avance en direction du Nord. Cependant l’accrétion à l’Est est plus impressionnante que l’année passée avec plus de 20 mètres de gains.
En 2022 les évolutions restent les mêmes mais dans des proportions bien différentes. Les reculs et avancées du trait de côte sont plus faibles.
En 2022 la situation est plus calme avec une situation similaire aux années précédentes dans les dynamiques mais avec des proportions bien différentes. Les reculs au niveau du bourg sont plus faibles, de l’ordre de quelques mètres, et les phases d’accrétion persistent à l’Est et à l’Ouest. Les avancées du trait de côte sont toutefois nettement plus minime que l’année précédente.
En 2023, les dynamiques se poursuivent. Les reculs au niveau du bourg deviennent à nouveau plus importants. L’accrétion continue au niveau de la vasière à l’Est.
En 2023, l’érosion reprend son activité avec plus d’intensité sur le secteur du bourg. Il y a en effet des reculs de près de 20 mètres qui sont constatés par deux endroits. Sur la partie Ouest les dynamiques changent aussi quelque peu avec une alternance entre érosion et accrétion. Le secteur à l’Est continu d’enregistrer des avancées de son trait de côte. Néanmoins ces évolutions restent plus faibles.