La zone d’étude suivie par l’Observatoire de la Dynamique Côtière de Guyane dans le secteur d’Awala-Yalimapo s’étend du village de Simili à l’est jusqu’à la pointe des Hattes à l’ouest. Longue d’environ 2,50 km orienté est-ouest, cette plage est faiblement urbanisée. Son fonctionnement encore peu connu, fait l’objet de nombreux programme de recherche. Trois profils topo-bathymétriques permettent le suivi de ce secteur.
Cette plage estuarienne est également un haut site de ponte pour les tortues marines. Elle présente un intérêt écologique, mais également patrimonial en raison du village amérindien en arrière plage.
D’un point de vue géomorphologique, la dynamique sédimentaire littorale y est très intense. Ces plages suscitent d’importantes interrogations de la communauté scientifique, notamment en terme d’interactions entre la plage estuarienne et le banc de vase. La plage d’Awala-Yalimapo a la particularité d’être actuellement en phase d’envasement. En 2016, la mangrove s’est développée et le banc de vase a continué à se déplacer vers l’ouest.
Ce phénomène se traduit par une légère accrétion de la plage des Hattes, observable via les profils topo-bathymétriques.
En se rapprochant de l’estuaire du Maroni, le trait de côte est plus variable. Au centre de la zone d’étude, le recul du trait de côte s’est accompagné d’un abaissement du haut de plage. À l’ouest, les levés topo-bathymétrique montre une érosion généralisée.
La nature sédimentaire montre plusieurs types de faciès : des sables fins avec fragments coquillers (au large), des sables grossiers quartzeux (à l’ouest) ou encore de la vase grise (à l’est).
Dictée par ces différents facteurs, l’évolution morphologique de la zone est hétérogène.
Le suivi de la position du trait de côte sur la plage des Hattes peut se distinguer à travers 2 zones :
L’évolution de la limite de végétation dans ce secteur montre une avancée de la position du trait de côte (+ 10 mètres) entre octobre 2016 et novembre 2017. La présence du banc de vase dissipe les houles incidentes, protège la plage et le haut de plage de l’attaque des vagues et permet à la végétation de se développer. Le trait de côte prograde.
Côté pointe Vigie, le trait de côte a majoritairement reculé sur l’ensemble du secteur entre 2016 et 2017. Les valeurs de recul sont comprises entre – 2 et – 5 mètres au niveau de la limite entre le banc de vase et la plage.
Un important départ de sable avec la formation de talus d’érosion est observable face aux carbets communaux, quantifié au niveau du profil A2. Il y a eu en un an, une érosion du haut de plage de – 1 m. Dans ce secteur, la zone intertidale bénéficie pourtant d’une accrétion entre novembre 2015 et 2017 d’environ + 0,2 m.
Les proches fonds côtiers ont connu également une accrétion d’environ + 0,9 m, en lien avec l’avancée du banc de vase.
Sur le secteur le plus à l’est, l’estran est en accrétion (+ 0,3 m) et le talus d’érosion visible en octobre 2017 s’est lissé. De par la présence de la mangrove et de la vase, il n’a pas été possible d’effectuer des relevés continus entre la plage et le domaine subtidal.
Le secteur à l’ouest, au niveau de la pointe Vigie est en érosion (- 0,6 m) sur le haut de plage depuis 2016. Le talus d’érosion présent dans ce secteur en avril 2016 a été lissé en novembre 2017.