Résumé du projet : Le projet Morphomar17 s’inscrit dans la continuité du projet Morphomar qui s’est déroulé au cours de l’année 2016. Ce second volet fait partie intégrante de grandes thématiques de recherche concernant le littoral guyanais et vise à acquérir des données bathymétriques et cartographiques. L’objectif final est d’améliorer les modèles hydro-sédimentaires de l’estuaire du Maroni et de mettre ces modèles au regard du comportement des tortues marines dont les sites de ponte se situent dans ce secteur.
Projet porté par : François Longueville (BRGM), Geoffrey Aertgeerts (BRGM) et Antoine Gardel (CNRS)
Rapport final, phase II, 2017 : ici.
Les objectifs du projet Morphomar s’inscrivent dans trois grandes thématiques scientifiques sur lesquelles de nombreux travaux d’études et de recherches sont en cours ou ont déjà été effectués :
Déploiement des instruments de mesure bathymétrique, juin 2017. François Longueville
Plus spécifiquement, le projet Morphomar 2017 s’inscrit dans la continuité du projet de 2016. Il a pour objectif de caractériser le plus finement possible l’hydrodynamisme et la géomorphologie (bathymétrie et cartographie) des corps sédimentaires situés à l’embouchure du fleuve Maroni ainsi que l’influence de cette dynamique hydrosédimentaire sur le comportement des tortues marines qui pondent dans ce secteur de la Guyane. Sur la base de ces observations, le projet vise à mettre en évidence les stratégies adoptées par les tortues marines (s’adapter ou partir vers d’autres sites de ponte) lorsque leur environnement se modifie.
Les campagnes de levés bathymétriques ont permis d’obtenir des documents de référence haute résolution des fonds marins, et mettent en évidence 1) la saisonnalité de la limite banc de vase/sable, moins distincte en saison des pluies qu’en saison sèche, 2) l’apport en sable du fleuve Maroni sur la partie ouest de la plage, 3) l’apport en sable coquillé plus fin caractéristique d’un apport marin sur la partie est de la plage. Afin de bien caractériser et affiner les origines de ces sables, une analyse granulométrique au laser pour connaître la nature exacte des sédiments pourra être menée lors de prochaines études.
L’analyse des trajectoires de 32 tortues luths montre que celles-ci semblent être uniquement de passage dans cette zone estuarienne et que le banc de vase, sans être un obstacle à part entière, diminue la fréquentation des pontes. La très forte baisse du nombre de pontes de tortues luth sur la plage de Yalimapo depuis une dizaine d’années est également imputable à la diminution du stock sédimentaire de la partie ouest de la plage, ainsi qu’à une baisse globale du nombre de pontes de l’espèce à l’échelle du bassin de vie du sud Atlantique et des Caraïbes.
Source : www.guyane.cnrs.fr